Aller au contenu
Rémi Goulet, l’acteur québécois versatile à suivre
Crédit: Jean-Philippe Bernier

Première évidence : Rémi Goulet possède le charme attachant d’un éternel rêveur. Dès les premières minutes de notre entrevue, je remarque la façon dont il parle d’abord avec ses grands yeux curieux et allumés, souvenir d’une enfance qui résiste à la conformité du monde adulte. Portrait d’un petit gars de Lavaltrie qui n’a pas fini de nous faire voir le monde. 
 
Ma jeune génération pourra témoigner : nous avons tous connu Rémi Goulet sous les lumières incandescentes d’arénas et le bruit de coups de patin aiguisés, il y a de cela presque 6 ans. Incarnant le compétitif Joey dans le film à succès Pee-Wee 3D : L’hiver qui a changé ma vie, le jeune acteur, alors âgé de 15 ans, venait de s’assurer une place sur la scène cinématographique québécoise. Place qu’il n’a, depuis lors, pas négligée. Le bruit des arbres, Unité 9, District 31 et plus récemment, Junior Majeur, le parcours du comédien ne cesse de s’enrichir, cumulant les projets riches en diversité. 
 

CréditSerge Cloutier pour HollywoodPQ

Dans L’Académie, série web réalisée par l’écrivaine Sarah-Maude Beauchesne, Rémi se prête aux traits d’un adolescent au cœur timide, évoluant dans la naïveté attachante d’un teen drama assumé. Un rôle aux antipodes de celui de Xavier, un jeune homme aux secrets lourds et affligeants, qu’il incarne dans la série dramatique L’Heure Bleue.

Afin de faire le saut entre ces deux personnages pour qui tout semble les opposer, l’acteur a dû travailler d’autant plus fort : « Il y a des acteurs qui peuvent pleurer sur commande. Moi, j’ai besoin de ressentir une tristesse réelle pour en être capable. Alors quand je tourne pour L’Heure Bleue, je suis obligé de « shut down » mon énergie positive. Le matin du tournage, je me réveille déjà triste, je pleure entre les prises, je mange seul. Ce sont définitivement des journées de tournage plus difficiles émotivement que sur L’Académie. »

Une industrie sélective 

Celui qui fera partie de la distribution du prochain film de Denis Côté, Répertoire des villes perdues, s’est d’ailleurs confié sur ses craintes face à l’industrie cinématographique québécoise : « L’argent ne va pas au contenu intelligent, mais plutôt au contenu populaire, ce qui nuit grandement au cinéma indépendant de qualité. » Alors qu’une poignée de films comme Bon Cop, Bad Cop et De père en flic se partagent les copieuses recettes d’un box-office dépassant les six chiffres, les plus petites productions, d’ailleurs non sans mérite, doivent se diviser les maigres parts d’un marché qui semblent les abandonner.

C’est en autres le cas de l’acclamé film de Pascal Plante sorti cet hiver, Les faux tatouages, dans lequel Rémi fait une courte apparition : « C’est dommage parce que c’est le genre de film qui, par manque de budget pour la couverture médiatique, restera deux semaines à l’affiche au cinéma Beaubien, malgré qu’il soit excellent. Enfin, je me sens tout de même vraiment privilégié d’avoir pu faire partie d’un aussi beau projet, même si ce n’était que pour un tout petit passage. »

Ambivalence assumée, le jeune homme a tout de même joué dans Pee-Wee 3D et Junior Majeur, deux géants des salles qui ont séparément atteint les deux millions au box-office : « Je ne suis pas fan de l’industrie : je suis fan de l’art. Je vais toujours rester authentique à mon éthique, mais en même temps, je fais partie de la roue et je vais devoir faire des choix. » Entre films à petits budgets et productions à grand déploiement, Rémi doit son parcours si riche à la versatilité de son jeu qu’il sait adapter à n’importe quel environnement, n’importe quelle émotion.

 Crédit : Les Films Séville

Authenticité virtuelle

Ne serait-ce que pour son rôle de Joey dans Pee-Wee 3D et, plus récemment, celui de Théo, dans la série L’Académie, Rémi s’est rapidement imposé en tant que modèle pour les jeunes. Et qui dit admiration des adolescents, dit implicitement grande visibilité sur les réseaux sociaux: « J’essaye de pas trop m’en faire avec ça, parce que je veux pas être un exemple. Je veux être authentique à moi-même et si mon idéologie, mes valeurs et ma personnalité rejoignent les jeunes, tant mieux. Mais sinon, tant pis. Mon Instagram n’est pas un business, alors je ne vais pas m’y présenter différemment pour correspondre à un modèle. » Paroles tenues, puisque le jeune homme assis devant moi est à l’image de celui des écrans: l’enfance encore dans les yeux et la candeur aux lèvres, un tannant dans le beau sens du terme.

Vous pouvez voir Rémi Goulet dans L'Heure Bleue tous les mardis à 21h sur TVA. 
Et vous pouvez le suivre sur instagram @remremgoulet.

 

Crédit : Serge Cloutier pour HollywoodPQ
Plus de contenu