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J.u.D, Enfants Malins et Dyson Bros : entrevues avec 5 DJs de la relève locale
Crédit: Drowster

Ce serait faire preuve d’une immense mauvaise foi de dire que Montréal ne se démarque pas en terme de musique électronique. Depuis toujours une ville incubatrice de talents uniques, on l’a souvent qualifiée de « Amsterdam du nord » et autres sobriquets qui signifient indubitablement que le party, on connaît ça.
 
Nous recevons certes fréquemment dans nos clubs la crème de la crème des artistes internationaux, mais la scène locale est plus florissante que jamais, et on a recensé pour vous les noms que l’on vous recommande de surveiller cet automne.
 

 
ENFANTS MALINS

Amin Abüz et Ghazi Gharbi ont beaucoup de choses en commun. « On s’est connu à la première année à l’École Supérieure de Commerce, on était dans la même spécialité. On menait tous les deux une carrière musicale solo. On s’est mis à discuter et d’un coup on a eu l’idée de lancer un duo, qui sera le premier en Tunisie. »

La Tunisie est leur pays d’origine et ils y voyagent souvent, mais ils ont aussi leurs habitudes à Montréal.  Ils produisent aussi fréquemment des petites bombes pour l’étiquette DTD. Leur vision de la profession est simple : « Le rôle d’un DJ pour nous, c’est d’éduquer les gens musicalement, leur faire découvrir c’est quoi la musique électronique. On prépare nos sets avec délicatesse et on essaye de faire de notre mieux pour qu’ils soient comme une histoire à raconter au public – une track peut comporter un message qui sera compris par tout le monde, car la musique est un langage universel. »
 

 
 

Source et crédits : Yannick Fornacciari Photography
J.u.D.

Voici un producteur aussi divers que talentueux, dont les productions proposent plusieurs facettes, de la douceur mélodique à la trap en passant par l’EDM. Judrick Saint-Fleur est devenu DJ pour se faire connaître en tant que brand et propager lui-même sa musique dans un environnement contrôlé, étant bien conscient de son rôle : « Il faut leur faire perdre la voix, les faire sauter, leur donner de bons souvenirs et les faire danser. » Designer graphique à temps plein, musicien à temps partiel, il a récemment commencé à travailler sur un autre projet, BBOBB, aux sonorités un peu plus « dancefloor », une sensibilité qu’il a sans doute développé à force de jouer dans les clubs. Son album St. Flower devrait sortir en janvier, sur Foreseen Entertainment, toujours avec un son que l’on qualifie volontiers de « cinématique ». Nos oreilles seront à l’affût!
 

 

HICKY & KALO

L’amitié est souvent un facteur décisif dans la formation d’un duo de DJs. « Ayant fréquenté les mêmes écoles lors de notre enfance dans des programmes à volet musical, étant de très bons amis ayant tous les deux une grande passion pour la musique électronique, il allait de soi que nous formions un duo. » Kalo est un pianiste qui s’est déjà produit au Festival de Jazz, et Hicky est un mélomane passionné. Ils se complètent « en améliorant les faiblesses de l’autre. » Ils ont débuté avec des soirées au Blue Dog, puis au Salon Daomé.

Leur son est deep et mélodieux, mais conserve néanmoins une énergie constante, facteur considérablement important pour le danseur moyen. Il faut selon eux « être capable d'avoir sa propre singularité dans les mixes, intégrer des petits détails qui créent une personnalité. » Ils bûchent minutieusement sur des productions originales, et leurs apparitions en tant que DJs se multiplient – quelque chose me dit qu’ils sont là pour rester.
 

 

Source : Trll & Hoes
TRLL & HOES

L’éclosion de Trll & Hoes date de l’apogée du dubstep, en 2011, quand deux « sorteux » se sont rencontrés dans le cadre de leurs études au Cégep du Vieux Montréal. Vincent et Simon étaient ce qu’on appelle « un bon match »; l’un commençait à mixer, et l’autre produisait depuis environ un an. L’apprentissage fut intuitif et ils sont rapidement devenus des habitués des soirées Bass Drive, le mercredi au Belmont, et des jeudis Empire du Rack n’ Roll de Boucherville. « En 2015, n’importe qui peut s’improviser DJ. L’important c’est d’avoir un style et une musique unique, propre à soi-même, qui se démarque des autres. » Ils ont le style et le look, et leurs productions sont à la fois hard et mélodieuses. Leur plus récent single, appelé Runaway, nous prouve hors de tout doute qu’ils peuvent être doux et contemplatifs lorsque c’est requis.
 

Source : Dyson Bros
DYSON BROS

Il y a énormément d’artistes de la relève qui fréquentent le Salon Daomé, et qui sont exposés régulièrement à l’énergie unique de cette institution locale. Les Dyson Bros (Brice et John) en font partie. « On a commencé à traîner en soirée ensemble il y a deux ans et demi, on a chopé des platines à notre pote Parango (Nicolas, du label Kizi Garden) histoire de se faire quelques petites séances de mixage pour de se motiver avant de bouger en soirée. Finalement on y a pris goût! » Ils ont fini par avoir la chance de mixer dans leur club favori, et sont depuis aussi passés dans des endroits comme l’Abreuvoir ou le Newspeak. Ils ont une approche assez chaleureuse de la discipline : « On essaye de réagir avec les gens, de délirer avec eux et de casser un peu cette barrière entre les gens et le DJ. On veut vraiment que la musique nous unisse avec les gens et qu’on passe la soirée avec eux, donc le rôle final c’est de mettre la musique que t’aimes en avant et de créer ton atmosphère. Franchement, y’a pire. »
 

 

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