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Témoignage : « On nous dit de parler en tant qu’hommes mais quand on le fait, on devient une risée »
Crédit: Getty Image

J’ai eu le goût de témoigner aujourd’hui d’une souffrance intérieure que vivent plusieurs hommes en ce moment. Si jamais il y en a un qui lit cet article et qui y trouve du réconfort ou, si ça lui donne l’impression d’être un peu plus compris, j’aurai fait mon boulot.

Plusieurs auront juste lu le titre de cet article et auront sourcillé en roulant des yeux et en se disant « OUI C’EST ÇA, LES PAUVRES HOMMES SOUFFRENT, SNIFF SNIFF, MALE TEARRRRSSS », avec un ton qui se veut moqueur et surtout, méprisant.

D’un côté, on nous dit depuis des années qu’on doit s’ouvrir et parler de nos blessures, de nos émotions, de nos challenges… Pourtant quand on le fait dans la réalité, on se fait dire des choses du genre :

  • Tu es un homme, tu es déjà plus privilégié dans cette société donc prends ton trou
  • Pauvres hommes, ils SoUFfR
  • Mansplaining

Et là, évidemment, plusieurs liront cette liste et se moqueront d’autant plus parce que je rentre directement dans leur petite boîte idéologique bien fermée du mec qui se plaint mais qui ne devrait pas…

On peut parler de nos souffrances ou on ne peut pas ? Il faudrait se brancher. Le message n’est vraiment pas clair.

L’attitude méprisante envers les hommes qui se veut complètement décomplexer de nos jours ne fait qu’agrandir le silence de ceux-ci, vous n’avez pas remarqué autour de vous ?

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La plupart n’oseront pas parler non seulement de ce qu’ils vivent intérieurement pour les raisons énumérées ci-haut mais en plus, ils n’oseront pas dire que les messages misandres envers les hommes que l’on voit partout, dans pas mal tous les médias, les rendent profondément mal à l’aise. Parce que oui, haïr les hommes publiquement ou en privé, ça passe super bien ! Personne ne signalera un post haineux qui vise les hommes. De toutes les façons, boys will be boys comme plusieurs disent !

Nous sommes dans une société qui se dit ouverte aux sensibilités des autres, de tous les autres mais quand un homme souffre, il doit se la fermer sinon il devient une risée.

Pourtant, il y a à ce jour trois fois plus de suicides chez les hommes que chez les femmes et ce taux semble être en hausse… Ah, tient dont ! Je vous l’avoue, je ne suis pas surpris du tout.

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En gros, ce que j’essaie d’expliquer ici c’est que c’est lourd de faire de notre mieux mais de voir qu’on nous méprise si facilement et avec tant de légèreté un peu partout mais qu’en parallèle, on nous envoie le signal que l’on devrait parler de nos émotions, qu’on nous accueille dans cette ouverture… Ce qui est totalement faux. On ne peut pas haïr les hommes si facilement et vouloir leur bien, je n’y crois pas du tout.

Nous avons nos challenges, nous en avons sur les épaules et nous vivons une réalité difficile que plusieurs ne voient pas et ne veulent pas voir.

Donc, la prochaine fois que vous demanderez à votre ami ou à votre conjoint de s’ouvrir et qu’il reste en silence, sachez que ce n’est pas parce qu’il est dans la « masculinité toxique » mais bien parce qu’il sait très bien qu’il en est – souvent – mieux ainsi pour lui.

L’auteur de ce texte désir garder l’anonymat. Si jamais vous avez envie de faire des témoignages, n’hésitez pas à nous envoyer vos textes à l’adresse suivante : [email protected]
Le suicide n’est pas une blague. Si vous avez besoin d’aide, vous pouvez toujours rejoindre le service de crises du Canada, ici : https://www.crisisservicescanada.ca/fr/
Si vous avez besoin d’aide IMMÉDIATE, appelez au numéro sans frais 1.833.456.4566. Les experts sont disponibles 24 heures par jour, 7 jours par semaine, 365 jours par année. Vous n’aurez pas de frais d’interurbain à payer pour votre appel.
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