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Fast fashion: vous pourriez regretter vos trouvailles à 5$
Crédit: TAZLAB

Il y a seulement 20 ans, on consommait cinq fois moins de vêtements. Maintenant, on a accès à des vêtements à moindre coût dans les grandes surfaces, ce qui fait que l’Américain moyen d’aujourd’hui achète un nouveau morceau toutes les semaines.

Il y a 20 ans, le consommateur avait accès à deux collections par années dans les boutiques, mais la cadence a grandement changé. Maintenant, on retrouve chaque semaine une nouvelle collection dans les Zara de ce monde. Il s'agit d'une production effrénée qui se colle à chaque nouvelle tendance aperçue lors des défilés du monde entier.

Toutefois, ne vous réjouissez pas trop vite, car le Fast Fashion cache beaucoup plus qu’un prix alléchant. Effectivement, vous pourrez rapidement regretter votre trouvaille à 5$ après avoir lu ce texte.

 

Polyester ou coton?

Depuis l’année 2000, la production mondiale de polyester, un dérivé pétrolier, a dépassé celle du coton. En 2015 seulement, elle a été responsable de 706 milliards de kg de CO2 rejetés dans la planète, soit l’équivalent de 185 centrales au charbon en fonction pour une année. De plus, chaque fois que vous lavez votre pièce fabriquée avec cette matière, des microparticules de plastique se retrouvent dans nos cours d’eau, car elles sont trop petites pour être captées par les usines de filtration des eaux usées. 
 
Pour ce qui est du coton, certes c’est une fibre naturelle, mais elle n’est pas aussi verte qu’on pourrait le croire. C’est une matière qui requiert pour sa culture une quantité phénoménale d’eau et de pesticide, plus que toute autre culture. Effectivement, pour un modeste 1kg de coton on doit employer 20 000 litres d’eau. Les pesticides créent 20 nouveaux cas de cancer chaque jour dans l’état du Punjab en Inde, l’état reconnu pour avoir la plus intensive culture de coton au monde. De plus, une immense quantité du coton poussant en Inde est génétiquement modifiée. 

Source : lexpress.fr

 

Les teintures et la qualité 

L’étape de teinte des tissus détient la triste palme de 2e plus grand pollueur des cours d’eau de la planète, juste après l’agriculture, car elle requiert un amalgame de plusieurs produits chimiques et toxiques. Et comme si ce n’était pas assez, ces vêtements sont de piètre qualité et après seulement quelques lavages, pour la plupart, ils se brisent, changent de couleurs et se déforment. Les gens ont donc tout de suite le réflexe de les jeter, car selon eux ça ne vaut pas la peine de les réparer, car ils ont payé peu cher; ça serait probablement plus dispendieux en réparation que d’en acheter un tout neuf.

 

Les travailleurs dans tout ça?

En 2017, Zara a gagné 18.9 milliards de dollars ($US), ce qui fait de son fondateur, Amancio Ortega, la 6e personne la plus riche du monde. En seulement 3 heures, il fait plus d’argent qu’un de ses ouvriers au Bangladesh… durant l’entièreté de sa vie.

D’ailleurs, en ce moment même au Bangladesh – le deuxième producteur de textile au monde en terme de quantité après la Chine – il y a des centaines de travailleurs du textile qui font la grève pour de meilleurs salaires. Cependant, les autorités sur place utilisent des canons à eau, des balles de caoutchouc et des gaz lacrymogènes pour décourager ces manifestants qui veulent seulement une meilleure qualité de vie.

Ce n’est pas tout : dans le monde, 1 enfant sur 10 travaille dans l’industrie du textile. Ils sont prisés comme ouvriers pour leurs petites mains et leur faible coût de production. Pour ce qui est de la Chine, certains employés dépassent 150 heures supplémentaires par mois, et ce, seulement pour survivre. Le salaire minimum octroyé ne leur permet pas d’avoir un revenu décent. 
 

La cerise sur le sundae

Pour ce qui est des pièces qui n’ont pas trouvé preneur en magasin, on les jette, on les détruit ou on les brûle. La quantité n’est pas négligeable, car en simplement 3 mois, les grands magasins sont responsable de plus de 4,3 milliards de dollars ($US) de ces vêtements qui n’ont pas été vendus. Imaginez un peu le gaspillage, tout le travail directement à la décharge. Quel gâchis!
 

Quelques astuces sensées

Pour mieux consommer, je vous conseille d'acheter moins, mais mieux (voyez mon article sur une garde-robe minimaliste). Vous pouvez également : acheter usagé, réparer vos pièces endommagées, acheter local pour encourager les travailleurs de chez vous et diminuer les couts de transport des matières, demander aux entreprises de la transparence et acheter des matières naturelles et biologiques. Si vous voulez continuer votre réflexion sur le sujet, je vous conseille d'écouter le documentaire The True Cost sur Netflix.
 
 
SOURCE 1 : trademachines.fr/info/sale-linge
SOURCE 2 : leparisien.fr

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