Claude Bégin, l’artiste mystérieux qui n’a pas fini de nous étonner

La majorité des gens le connaissent comme le grand brun mystérieux et tatoué d'Alaclair Ensemble, d'autres se souviennent de lui pour sa contribution au duo rap Accrophone. Son compte Instagram abonde de photos à faire rêver de sa fiancée et de lui, et certains lui attribuent même le titre de sex-symbole du Québec. Rencontre avec l'intriguant Claude Bégin, l'artiste aux multiples talents.

Un représentant du rap, d'Accrophone à Alaclair Ensemble

C'est d'abord en tant que rappeur au sein du groupe Accrophone, qu'il a fondé avec Eman en 1993, que Claude Bégin s'est fait connaitre du public québécois. Le groupe, né à l'époque où le rap au Québec en était à ses débuts, a bien été reçu et a contribué à sa façon à faire du rap queb ce que nous connaissons de lui aujourd'hui. 

À la même époque, Claude prenait aussi part au projet Movezerbe, un groupe éphémère composé de Karim Ouellet et de quelques-uns des gars qui se retrouveront à peine un an plus tard dans Alaclair Ensemble. Aujourd'hui, alors que le collectif bas-canadien a le mérite de figurer parmi les plus importants groupes de rap québécois de notre temps, Claude y incarne une figure emblématique, rappelant presque celle d'une mascotte, à travers laquelle on devine un certain running gag au sein du groupe, reconnu pour son approche satirique.

Explorer d'autres avenues

Claude Bégin s'annonce donc à première vue comme un artiste entièrement dédié au rap et au hip-hop. Pourtant, s'il s'est révélé comme tel au début de sa carrière avec ses premiers groupes, il faut dire que ceux qui ne l'ont connu qu'à travers Alaclair Ensemble (et particulièrement le Alaclair le plus récent) ne l'ont en réalité que très rarement entendu rapper. C'est que l'artiste, au cours de sa carrière musicale, a eu la chance de développer d'autres talents, comme le chant et la maîtrise de certains instruments, et qu'il a connu une assez longue période pendant laquelle il a « boudé le rap », pour reprendre ses propres termes. Il désirait explorer d'autres avenues en musique, plus précisément le folk, ce qui explique son retrait en tant que rappeur dans Alaclair lors des dernières années.

Si cette soif de recherche et de diversité musicale chez Claude Bégin nous a privés de son talent pour le rap pendant un certain temps, elle nous a toutefois bien fournis en musique plus pop et folk. Après un premier petit projet solo puisant dans les sons de ce dernier style de musique, Claude a dévoilé en 2015 son tout premier album solo intitulé Les magiciens, aux sonorités très pop, qui a très bien fonctionné et poussé son équipe à se mettre rapidement à la production d'un deuxième opus.

« Pop c'est un grand mot ; à plein de niveaux, je trouve qu'Alaclair ressemble plus à de la pop que ce que je fais, par exemple Ça que c'tait. La musique la plus populaire du monde en ce moment c'est le trap, alors pour moi, c'est davantage ça la définition du nouveau pop. La seule différence, c'est que ma musique se prête parfaitement à la radio, et pas le trap. »
 

Bleu nuit, un second album signature

C'est justement le 27 avril prochain que sortira Bleu nuit, son second album. Quand je lui demande la démarche ou encore la thématique derrière celui-ci, Claude me précise d'emblée qu'il n'y a aucun lien à faire entre le nom de son album et les vieilles émissions de soft-porn qui passaient le samedi soir à TQS. L'idée était de trouver le nom de l'album avant toute chose, avant même de songer à son contenu ou à son concept. Ainsi, le musicien s'est arrêté à un nom farfelu et a ensuite commencé à penser à quoi le titre « Bleu nuit » pourrait éventuellement faire référence. Cette démarche est d'autant plus intéressante lorsque l'on constate que le produit final présente une très grande cohésion entre toutes ses pièces, une ligne directrice assez forte rattachant chaque morceau les uns avec les autres; il est alors difficile de croire que le projet est en réalité né d'une idée abstraite.

Sur Bleu nuit, dont la musique et les paroles ont été composées et mises à l'oeuvre presqu'à 100% par lui seul, Claude Bégin s'est donné beaucoup de plaisir en mariant sa voix à celles de diverses autres personnes. On pense ici à Marie-Mai, Laurence Nerbonne et Eman (pour un duo rap en hommage à Accrophone), mais aussi à Sylvie Morin, la mère de Claude, ainsi qu'à Clodelle, sa superbe fiancée que nous connaissons bien grâce à Instagram. Si sa collaboration avec sa mère est le fruit d'un hasard presque total, son duo avec sa copine était quant à lui le projet le plus réfléchi et attendu de l'album.

« Les gens ne savaient même pas qu'elle chantait, et c'est certain qu'on va faire d'autres choses ensemble bientôt. Tous nos projets sont voués à être faits l'un avec l'autre, c'est le fun d'être à deux et ça donne des résultats très prolifiques. Autant pour moi dans le mannequinat, qui n'avait rien à voir avec ça au début, que pour elle dans la musique – tout se fusionne pour donner un meilleur résultat et ajouter à nos carrières respectives. »

Avec sa carrière solo et son lancement d'album, sa présence toujours active au sein d'Alaclair Ensemble, la gestion de ses différents réseaux sociaux, le temps qu'il consacre à sa famille et celui qu'il dédie à ses passions autres que la musique, comme la photographie, le graphisme et le mannequinat, Claude est partout à la fois. Il n'a d'ailleurs rarement connu un mode de vie dans lequel il n'en était pas ainsi. Il se décrit comme une personne possédant plusieurs cordes à son arc, chose qu'il valorise et qu'il tente d'entretenir du mieux qu'il peut. Et nous aussi, depuis qu'on a eu différentes occasions de voir ce dont il était capable, nous souhaitons continuer à le voir s'épanouir dans toutes les différentes sphères artistiques et personnelles de sa vie !

Joignez-vous à Claude et à nous le 2 mai prochain au Artgang Montreal dès 17h pour le lancement de Bleu nuit !