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2 minutes avec Carl Villeneuve Lepage, Meilleur Sommelier du Canada 2017
Crédit: Martin Chamberland

Nous avons eu la chance de rencontrer Carl Villeneuve Lepage lors d’un événement de dégustation organisé au prestigieux cabinet Langlois Avocats le 6 décembre dernier. Carl Villeneuve Lepage, sommelier au restaurant Toque! a remporté la compétition du Meilleur Sommelier du Canada cet automne. Il vise maintenant à devenir le meilleur sommelier d'Amérique (Canada, États-Unis et Mexique), une compétition qui aura lieu du 21 au 25 mai 2018 à Montréal.

Crédit Photo : StockPholio

Est-ce que vous pouvez me parler un petit peu de votre parcours ?
J’ai commencé à étudier à l’Institut de Tourisme et d’Hôtellerie du Québec (ITHQ), car j’ai rencontré une personne très inspirante avec qui je travaillais au Café Mélies, qui m’a ouvert l’esprit sur le vin, la façon de le communiquer et faire des accords. J’ai vraiment été intéressé donc j’ai décidé de commencer un cours de service à l’ITHQ, puis j’ai suivi différentes formations et j’ai intégré le Master Sommelier. C’est en m’entourant de personnes de l’industrie du vin que je me suis mis sur la piste des concours. J’imagine que c’est le chemin qu’il fallait prendre.

D’où vous vient la passion pour le vin et l’œnologie ?
Élyse Lambert, actuellement cinquième Meilleur Sommelier du Monde 2016, a été très importante pour moi. Ma conjointe également qui m’aide et me soutient, qui est arrivée deuxième au dernier concours Meilleur Sommelier du Québec, avec qui on échange et on s’entraide beaucoup.

Selon vous, quelles sont les qualités nécessaires au métier de sommelier ?
Curiosité. C’est la grande qualité nécessaire. Et aimer le vin bien évidemment.

Comment vous êtes-vous préparé pour remporter le concours de Meilleur Sommelier du Canada ?
À vrai dire, je me suis préparé pour la finale. Je me suis dit qu’il fallait que je travaille l’essentiel de ce qu’il fallait que j’accomplisse en finale. Je me suis imaginé ce que je pourrais avoir comme épreuve, j’avais une équipe à mes côtés, des personnes du Toque! ainsi que des gens qui avaient déjà fait des concours pour me donner des idées, créer des menus, des situations. C’est vrai qu’il faut étudier, mais il faut aussi pratiquer sa dégustation et son service, faire des accords mets et vins et être rapide d’exécution. Pour le concours Meilleur Sommelier d’Amérique, je prépare les qualifications.

Comptez-vous vous préparer de la même manière pour le concours Meilleur Sommelier d’Amérique ?  
Ça va être différent. La préparation se déroule sur plusieurs mois, je travaille actuellement sur la partie plus théorique. Je vais reprendre les dégustations vers le mois de février au retour des vacances d’hiver et je vais redoubler d’intensité sur les dégustations deux mois avant le concours. L’important est de rester calme, continuer d’aller courir le matin, car c’est important l’activité physique.

Avez-vous un rituel avant chaque concours ?
Je me lève vers 6h le matin pour aller nager, puis un café. Je bois du café dans la vie, donc il ne faut pas changer ses habitudes. Et je garde avec moi mon crayon offert par ma conjointe. 

Quel est le plus gros challenge à surmonter pour vous lors d’un tel concours ?
Garder son calme. C’est avoir accès à toute l’information et savoir y puisé au moment opportun. Car lorsqu’il y a trop de stress, on peut ne plus y avoir accès. Donc c’est travailler ce côté-là.

Dans quel état d’esprit êtes-vous ?
Très bien, confiant, j’ai très hâte.
 

Crédit Photo : Éric Bottolier-Lasquin 

 
Carl attribue sa victoire à Meilleur Sommelier du Canada à son engagement continu envers le perfectionnement professionnel. Carl s'est entraîné à la fois localement et internationalement, mais au-delà de l'étude de son métier, Carl sait aussi que tout comme un athlète olympique, son succès dépend de ses pulsions personnelles, de ses motivations et de ses comportements. À cette fin, il s'est connecté avec l'expert en analyse comportementale Martin Foster de Predictive Success pour des séances de coaching personnel avant le concours national. Nous avons également posé quelques questions à Martin.
 
Parlez-moi de votre entreprise Predictive Success, que faites-vous exactement ?
On travaille au niveau de la gestion du capital humain. On aide les entreprises à développer des bonnes habitudes au niveau des embauches, la rétention de personnel, etc. On a déjà aidé des athlètes olympiques à leur développement pour gagner des médailles, ou aller en compétition et comment ils allaient réagir devant les juges, les obstacles ou les défis auxquels ils devaient faire face. Quand on a rencontré Carl, ça nous a rappelé cela. On était convaincus qu’on pouvait l’aider au niveau comportemental, la façon dont il allait réagir devant la pression.

Sur quelles données comportementales travaillez-vous avant la compétition ?
L’outil que l’on utilise s’appelle le Predictive Index, c’est un des plus vieux outils comportemental qui existe qui a été inventé en 1955 à l’Université d’Harvard. Il est utilisé dans plus de 143 pays et disponible dans 70 langues, donc c’est un outil qui est vraiment validé par plus de 400 études scientifiques. Donc on l’a fait passer à Carl afin de savoir qui il était, mais aussi pour connaître la vision qu’il projetait de lui-même. C’est-à-dire qu’est-ce qu’il pensait qui était attendu de lui, et c’est à ce moment-là qu’on a pu l’aider. Par exemple, on a travaillé sur sa patience en lui expliquant qu’il n’avait pas besoin d’être dans l’urgence lors de la compétition, mais qu’il devait revenir à son état naturel de calme, de patience et de constance.

Avez-vous travaillé sur d’autres points avec Carl ?
Je pense aussi qu’on lui a fait réaliser qu’il avait tout en mains pour avoir le profil d’un gagnant et remporter le concours. On appelle cela chez nous un profil individualiste, c’est-à-dire que c’est quelqu’un qui se rend toujours au point B. On a simplement fixé l’objectif et on sait qu’il va y parvenir.
 

Crédit Photo : StockPholio
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