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J’étais à l’ouverture de la boutique Adidas et je n’ai pas été choqué par les propos du gérant
Crédit: Alexandre Turcotte

Suis-je un colonisé ?

C'est la question que je me pose depuis deux jours.

J'ai peur de dire un mot de travers et d'être repris par Radio-Canada, le JdeM, La Presse et que Philippe Couillard et Amir Khadir soient d'accord sur mon insignifiance.

En effet, mercredi midi, j'étais à la boutique Adidas sur Sainte-Catherine pour sa préouverture, un moment que j'attendais depuis la fermeture de la boutique trois-quatre mois plus tôt.

C'est l'équipe marketing de Toronto qui s'occupait d'organiser l'événement. En effet, tout comme Nike, Jordan, et plusieurs autres grosses marques de souliers, Adidas n'a pas encore d'équipe promo destinée spécialement au marché francophone québécois pour organiser des événements, c'est malheureux, je sais.

C'est pourquoi la salle était composée majoritairement d'anglophones, de médias anglophones et d'influenceurs anglophones de Montréal et de Toronto. Je n'ai reconnu que 2 francophones et, plus tard, j'ai su qu'un quatrième se cachait parmi nous : le journaliste Philippe Orfali du Journal de Montréal, celui qui a reporté les propos maladroits du gérant de la boutique. Tous les médias ne parlent que de ça, le Premier Ministre s'en est mêlé, les caricaturistes, Guy A. Lepage et bien plus.

Oui, c'était maladroit.

Est-ce qu'on veut diaboliser la marque, la personne, faire du sensasionalisme?
J'ai cette impression.

Alexandre Des Roches, que je rencontrais pour la première fois, était très nerveux pour l'ouverture de sa boutique auquel il avait travaillé très fort. Il avait invité Jean Khalifé, dessinateur, designer et créateur pour Adidas, un français travaillant principalement aux États-Unis. Celui-ci était venu nous parler de son travail avec Adidas et d'un projet sur lequel il travaille et qui serait lancé sous peu : une silhouette adidas exclusive à Montréal, en hommage aux Jeux olympiques de 1976. Mais, avec toute cette controverse, peut-être que cette silhouette ne verra jamais le jour.

Le gérant était donc très nerveux, excité et heureux de retrouver amis, connaissances et médias et de promouvoir sa marque devant une assemblée. Durant la conférence, le gérant a parlé à plusieurs reprises en français. Dire que tout s'est déroulé uniquement en anglais est faux. 

Mais lorsqu'il a dit «je vais dire un mot en français pour accommoder la ville de Montreal et les médias franco» ce n'était ni condescendant, ni hautain, ni colonisé, c'était simplement pour dire que la conversation se poursuivra en anglais.

D'une façon maladroite, j'en conviens. Mais je n'ai pas été choqué le moins du monde.

Où est-ce le mot «accomoder» qui fait grincer des dents? Peut-être.

Peut-être suis-je colonisé, ou alors que ma perception est différente?

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