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Une poutine avec Na’eem Adam, co-fondateur de la Poutine Week
Crédit: Alexandre Turcotte

J'ai décidé d'aller prendre une Poutine avec Na'eem Adam, co-fondateur de la Poutine Week avec son collègue et partenaire d'affaire Thierry Rassan. ​Mon choix s'est arrêté au restaurant , qui propose une cuisine inspirée des pays de l'Asie du Sud-Est, histoire de voir comment on pouvait apprêter une poutine façon vietnamienne.

Vous avez parti la Poutine Week il y a combien de temps environ ?
Ça va être la 5e poutine week qu'on fait cette année avec Thierry. Donc on a parti ça en 2012.

L'idée est venue comment ?
Honnêtement, la première fois qu'on s'est rencontré Thierry et moi, on allait manger des poutines et des burgers avec des amis dans un restaurant. Et il y a eu un débat entre tous les gars qui étaient là afin de savoir d'où venaient le meilleur burger et la meilleure poutine en ville. Dans le temps, mon burger préféré venait d'un restaurant sur Crescent. D'après lui, ce n'était pas possible que Cresent ait les meilleurs burgers en ville, mais oui, pour moi c'était au Burger-bar. C'est rapidement devenu un petit débat avec tout le monde. Après notre rencontre, j'ai écrit un article sur le sujet, car dans le temps j'avais un blogue – le Méchant mangeur – et ça l'a fait boule de neige.

Courtoisie

L'idée a tellement pris qu'on a décidé de faire quelque chose concrètement pour s'en assurer. J'ai vu des concepts week ailleurs et je me suis dit que ça serait un bon concept à faire à Montréal. Une forme de célébration-concours, afin de trouver le meilleur de la poutine et du burger. Je sais qu'il y a des meilleurs plats selon les personnalités de chacun ou même selon le temps d'une journée, au diner, au souper, après une soirée arrosée, etc. Donc, faire ça en une semaine permet d'en déguster plusieurs dans différents contextes.

C'est arrivée la même année la Poutine week et la Burger week ?
La Burger week est arrivé en premier en septembre, puis après on a fait la Poutine week en février. C'est une bonne période, car les restaurants ne sont pas très occupés. Ça leur permet de faire du contenu autour de ce concours et d'être créatifs. Et quand il fait froid, c'est toujours un bon moment pour une poutine. Ça amène certains restaurateurs – comme ici, qui n'est pas un restaurant québécois traditionnel – à faire des poutines multiculturelles, qui reflètent la culture du restaurant. Parfois tu ne sais même pas si ça va être bon, mais tu es surpris et enchanté du résultat.

Chaque année les restaurants changent leur recette?
Tout à fait, chaque année la poutine du restaurant est différente et n'a jamais été sur le menu. Par exemple, si tu vas souvent à La Banquise, pour la semaine de la Poutine week, tu seras surpris d'en découvrir une nouvelle conçue spécialement pour l'événement. Ça donne l'opportunité de découvrir des histoires autour de la confection de la poutine tout en étant créatif.
 

Est-ce que tu les goûtes toutes ?
Oui, il faut que je mange dans tous les restaurants qui participent, mais je ne le fais pas durant la poutine week, mais durant des semaines avant. J'ai une liste d'une centaine de restaurants à tester. On fait une sélection, je dois donc m'assurer que le service soit bon et que la poutine soit de qualité. Il faut qu'on aime. Ça arrive aussi qu'il y ait de nouveaux restaurants qui s'ajoutent et qu'on ne connait pas, donc on doit s'assurer de les découvrir. Mais j'ai aussi une équipe avec moi, ce qui me permet de déléguer un peu, sinon 60 poutines en un mois, ça serait trop intense. Ça me permet de ne pas m'écoeurer aussi, car je peux facilement manger une poutine en moins de 5 minutes.

Est-ce que les restaurants participants proviennent uniquement de Montréal ?
Non, on veut viser le Québec au complet. L'an passé c'était plus international. On avait des villes comme Toronto, etc. Cette année on s'est concentré plutôt au Québec avec quelques restaurants en région et d'autres dans la Ville de Québec, en plus de Montréal et des périphéries.

*** À ce moment-là, le serveur nous a interrompus pour apporter la poutine. Le chef est aussi venu nous expliquer le plat. Retrouvez la recette complète en fin d'article. ***

Crédit : Alexandre Turcotte
On poursuit en mangeant.

Est-ce que tu critiques parfois quand tu reçois une poutine ?
Oui, je n’ai pas le choix. C'est pas mal la seule chose sur laquelle je m'offre un peu d'autorité. Je connais pas mal ça avec le temps. J'ai une forme de responsabilité. Je dois être honnête. C'est ça aussi l'idée du concours, on doit trouver la meilleure, donc il faut être sévère. Je ne peux pas donner 5 étoiles à tout le monde.

Est-ce que parfois – quand un restaurant fait la même poutine qu'un autre – tu les préviens ?
Ça arrive parfois et il y a des tendances aussi. L'an passé c'était la poutine kimchi, il y en avait 5 ou 6 au total. Je ne leur dis pas 'non', car je ne peux pas, mais je les préviens qu'ils ne sont pas les seuls et qu'ils doivent se démarquer. L'année d'avant, c'était la poutine Général Tao qui était très populaire. On voit des tendances.

La poutine au Porc effiloché devait aussi être populaire il y a trois-quatre ans ?
Celle-là, c'est chaque année qu'on la retrouve ! Aha. Ce qui plait fonctionne très bien et quand la présentation est belle ça aide aussi à attirer des clients. Prenez le Dirty Dogs, ce n'est pas la meilleure poutine, ça ne se peut pas. Ça leur prend 2 minutes faire leur poutine. Mais c'est la plus belle : frites, Mac & Chese, gravy, fromage, ça déborde et c'est juste 7$. Les gens voient ça sur les photos et ils en veulent. Parfois c'est le contraire, il y a d'excellentes poutines qui se démarquent, mais en photo…

Ton top 3 des meilleures poutines, ça serait quoi ?
C'est une question difficile à répondre. Il y a des poutines parfaites pour différents moments. Pour chaque poutine participante, je pourrais plutôt te nommer un moment pour la déguster. Je ne vais donc pas me prononcer pour éviter les conflits d'intérêts.
 

 

La Poutine Week 2016 about to drop, again…! @lapoutineweek @mrhankmoody

Une photo publiée par Na'eem Adam (@naeem.adam) le

Des nouveautés cette année ?
Cette année, on n'a pas d'application, mais les gens peuvent aller voter directement sur le site. On a aussi une association avec Foodora, ça permet au client de se faire livrer une poutine à la maison. Concernant le vote, le plus important, c'est le choix du public. Tu aimes ou tu n'aimes pas. Celui qui a le plus de commentaires positifs est le grand gagnant.

Est-ce que vous voyez ce concept-là se répandre à un autre plat que le burger ou la poutine?
Je crois qu'on va bientôt le faire avec la pizza. La Pizza Week. J'ai vu quelqu'un qui semblait en faire une à Montréal, mais on va la faire de notre côté parce qu'on a la plateforme et le réseau. La pizza c'est mon plat favori et il y a beaucoup de restaurants en ville qui le font. Ils devront en faire une originale, ça promet ! On a aussi fait une nacho week à Toronto, ça l'a super bien fonctionné, mais je vois mal le concept à Montréal.

Le mot de la fin ?
Tout le monde aime la poutine. Si je vois quelqu'un en cuisine, avec une casquette des Canadiens, mais qui ne parle pas français, ça reste un Québécois. La poutine c'est ça, c'est rassembleur. Tout le monde peut aimer ça et en faire une à son image.

Un grand merci au restaurant HÀ pour leur accueil !

POUTINE HÀ 
Frites maison, sauce poutine au cari et feuille de lime, boulettes de porc et crevettes vietnamiennes, fromage squick-squick.

Se mange avec les baguettes.

Crédit : Olya Krasavina
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