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2 minutes avec PJ Goupil, entrepreneur à succès du nightlife montréalais
Crédit: Gabriel St-Amant / Fetivo

En 2016, j'ai eu la chance de rencontrer plusieurs personnes intéressantes, notamment des entrepreneurs. Malheureusement, j'ai manqué de temps pour vous les présenter. Je me reprends donc en ce début de 2017, en vous parlant de PJ Goupil​, un comptable agréé de formation qui travaille dorénavant pour le groupe A5 Hospitality​, qui crée, opère et développe des restaurants, des bars et des clubs.

Quel est ton parcours, PJ?
J’ai étudié en comptabilité et marketing, à l’Université McGill. Par la suite, j’ai obtenu un deuxième cycle pour compléter mon CA (comptable agréé) et un certificat de maîtrise en « foodservice management » de Cornell University. En parallèle à mes études, j'ai commencé très jeune à organiser des évènements et à prendre des contrats de marketing pour divers restaurants, bars et entreprises ayant des produits de consommation visant les jeunes.

L'un des premiers groupes avec lequel j'ai travaillé fréquemment pour du marketing, est le groupe A5, possédant déjà quelques restaurants et bars à l'époque. Ma carrière a ensuite pris son envol chez KPMG en tant qu’auditeur dans la division des « petites » entreprises (100M et moins) puis chez Gouverneur, entreprise détenant des hôtels et restaurants, en tant que gestionnaire. Puis, j’ai eu l’opportunité de retravailler avec la belle équipe de A5 en participant au lancement du Fitzroy puis à la création du Mayfair.

Comment s’est passé ton retour et le début du partenariat avec l’équipe A5?
Très bien! Via mon bon ami Kevin Latrem, qui était toujours mon point de contact chez A5​, j’ai pu replonger rapidement dans les nombreux projets en cours et collaborer activement avec l’équipe, dont la talentueuse designer Amlyne Phillips. J’ai beaucoup aimé le côté conceptualisation d’un nouveau projet ainsi que l’autonomie que nous avons eue pour livrer le projet du Mayfair. On nous a confié aveuglément la construction, le design, le financement, le recrutement et la mise en marché.

Pour ne pas payer des mois de loyer dans le vide, nous avons réussi à « flipper » l’ancienne Écurie en 36 jours!  Cet aspect d'autonomie et de pression est la principale raison qui m’a poussé à m’investir à temps plein avec A5, au côté de Alex Besnard et de Patrick Hétu à l’été 2015. Le premier mandat était au Général Sherman à Blainville, puis, de fil en aiguille, en tant que gestionnaire et responsable du marketing de plusieurs établissements.

 Crédit photo :  Gabriel St-Amant / Fetivo
 

Selon toi, qu'est-ce qui fait la différence entre un établissement qui fonctionne bien et un établissement moins achalandé?
Tout est relié aux émotions vécues par la clientèle. C'est une atmosphère qui doit être créée afin de plonger le client ailleurs, loin de ses factures, ses problèmes et ses lourdes responsabilités. Si on réussit, le client va se remémorer les émotions positives de sa visite et en parler en bien à son entourage, nous suivre sur les réseaux sociaux et devenir un ambassadeur de marque. C’est la raison pour laquelle j’accorde beaucoup d’importance aux moindres détails qui pourraient nuire ou distraire l’expérience, tels que les éléments de décoration, la logistique de la salle, le discours des employés, le processus de commande et l’ambiance générale. Je crois que c'est ce côté perfectionniste qui m'aide à être plus critique face à un projet et à l'amener à un autre niveau.

Quel est ton projet le plus récent ?
Nous avons ouvert en décembre 2016 le Kampai Garden, un nouveau restaurant de style beer garden, au centre-ville de Montréal. Pour nous, un beer garden est un endroit convivial où il est possible de se rendre en groupe pour manger et boire en bonne compagnie dans une ambiance décontractée. Notre menu, en constante évolution, a été conçu par notre partenaire et chef réputé, Antonio Park.  Encore une fois, au niveau de la décoration, je crois qu’on a frappé fort avec le design d’Amlyne Phillips et c’est très réjouissant de se faire comparer au Standard Hotel de New York, une de nos inspirations pour l'ambiance lors des 2 années de conception du Kampai.

Crédit photo :  Courtoisie Kampai Garden
 

Justement, tu travailles souvent avec la même équipe pour l'ouverture de restaurants, quelle est ta vision de l'esprit d'équipe ?
Mes collègues et partenaires sont une partie intégrante de notre réussite. Sans eux, il n’y aurait pas de homerun et grâce à eux, nous fleurissons tous ensemble. Par exemple, Amlyne a pu s’établir rapidement comme designer réputée à Montréal et rien ne me fait plus plaisir que de pousser ses accomplissements aux médias et de pousser son nom dans mes réseaux. Au même titre, notre mixologue Lawrence Picard a gagné plusieurs prix et est en voie de devenir une superstar dans son domaine. Nous avons chacun notre expertise, mais au final, nous sommes tous collectivement ensemble pour la réalisation d'un projet commun, c’est-à-dire croître A5 et mettre notre empreinte sur d’autres marchés dans les années à venir.

Tu as aussi été appelé pour faire la conception et la mise en marché d’un hôtel-boutique-restaurant à Tulum au Mexique ainsi que du restaurant Gypsy à Bali en Indonésie. Parle-moi un peu de ces projets.
Dans le cas de Bali, c'était le projet-rêve de Kevin Latrem​ qui a déménagé là-bas pour partir à l'aventure et littéralement vivre son rêve. J’ai contribué quelque peu à mettre sur pied le restaurant en y créant l’identité visuelle, le naming et la mise en marché. Et bien sûr, Amlyne Phillips​ a fait tout le design de l'établissement en allant passer un mois à Bali. Kevin connaît évidemment beaucoup de succès là-bas et je suis certain qu’il va mettre son empreinte sur l’île de Bali au complet, vous allez voir!

Pour ce qui est de Tulum, un propriétaire immobilier montréalais m’a approché afin de l’aider à structurer l’équipe et faire la mise en marché de ses projets là-bas. Ce n’était pas facile; construire au Mexique n’est pas évident! Je crois que finalement, l’expérience a valu le coup et puis je n’ai pas besoin de me faire tordre le bras pour devoir passer quelques fins de semaine par année à Tulum! 

Comment travailles-tu avec les réseaux sociaux ?
Je mise beaucoup sur les réseaux sociaux notamment avec Snapchat, Instagram et Facebook. J'y investis beaucoup de ressources afin de livrer du contenu de la plus haute qualité pour chacun de nos commerces en suivant un calendrier éditorial, une ligne directrice et un œil extrêmement critique. Je crois qu’en investissant autant et en essayant d’avoir une exécution plus artistique et soignée que notre compétition, les gens nous remarquent et sont intrigués par nos produits.

Crédit photo :  Courtoisie Kampai Garden
 

Les bars dits "speakeasy" sont de plus en plus populaires, que penses-tu de cette mode qui refait surface ?
C’est intéressant ! Pour moi, c’est en lien direct avec le désir de vivre une aventure et d’aller à contre-courant du bombardement d’information que nous vivons chaque jour. Aller dans un endroit qui s’affiche peu, dans un emplacement inusité, loin de la masse – ça pique l’intérêt. Du côté de nos établissements, nous n’avons qu'à penser à des endroits comme le Mayfair ​qui est au coeur d'un quartier relativement tranquille, le Plateau Mont-Royal. C'est un établissement sans façade et très neutre de l'extérieur, par contre, quand on s'y aventure par une soirée achalandée, on remarque que l'endroit est rempli autant d’anglophones de Westmount, de francophones du Plateau/Outremont que de touristes du centre-ville.

Évidemment, l’emplacement d’un commerce est important, mais parfois ses faiblesses peuvent en faire sa force. C'est par le bouche-à-oreille, le marketing et la qualité des produit que ces endroits font leurs renommées et c'est ce qui est super, on peut gagner même avec un sous-sol perdu au fond d’une ruelle dans le Vieux Montréal (Flyjin) ! Ça fait un beau parallèle avec le concept du "push" et "pull" en marketing. D'un côté, certains poussent l'information et des promotions agressives au consommateur (push), alors que d’autre communiquent simplement leur contenu, sans vendre, en laissant le client venir par lui-même, intrigué (pull). Je suis un grand partisan du « pull ». Dans cette ère où il y a beaucoup de bruit, je crois que les gens ont ce désir de découvrir les choses par eux-mêmes.

Quel serait le conseil que tu donnerais aux jeunes entrepreneurs qui désirent démarrer leurs entreprises ?
Un des éléments les plus importants, à mon avis, est d'avoir un travail dans l'industrie qu’on veut se lancer. L'idéal est de tenter d'acquérir le plus d'expérience possible pour bien se donner plus de chance de réussir. Il faut foncer et ne pas avoir peur. Plus tôt on commence, plus on gagne de l'expérience! Parfois, il faut voir un projet comme une opportunité de parfaire ses compétences et prendre de l’expérience. De cette façon, ce n’est jamais vraiment un échec et les apprentissages suivront. Finalement, il est possible de gagner simplement en travaillant plus fort que son compétiteur. Je suis souvent ni le plus talentueux, ni le plus expérimenté, mais j’obsède sur mon défi et y passe tellement de temps qu’au final, habituellement, ça marche! Bien sûr, je me suis aussi planté solide plusieurs fois et c’est une source de motivation et …de bonnes histoires à raconter!
 
Je vous invite à aller découvrir ou redécouvrir les établissements du groupe A5 et à suivre les aventures de PJ Goupil sur Instagram @fox_pj. À l'heure actuelle, PJ s'occupe de l'administration du Général Sherman, de l'Appartement 200, du Mayfair et du tout nouveau Kampai Garden sur St-Catherine Ouest au coin de Saint-Mathieu. Il est aussi responsable du marketing pour le Flyjin, le Jatoba, le Mayfair, le Général Sherman, le Fitzroy et Kampai. Finalement, il participe à la conception des nouveaux projets A5 et s’attarde à structurer l’organisation de cette jeune entreprise florissante de manière à répondre efficacement à sa croissance dans les années à venir. 

Crédit photo :  Gabriel St-Amant / Fetivo
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