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2 minutes avec Litige, créateur de vêtements androgynes et versatiles
Crédit: Laurence Poirier et Stacy Lee

Loïc Untereiner était un designer graphique, Quentin Schwaab était un créateur de mode autodidacte. Quand ils magasinaient ensemble, la paire cherchait des vêtements qui les aideraient à se démarquer et à créer leur propre univers, mais ils trouvaient l'offre dans le prêt-à-porter limitée, figée et beaucoup trop catégorisée, particulièrement quand venait la question du genre.
 
C’est de cette façon que leur est venue l’idée de créer et de fabriquer des vêtements androgynes et versatiles. Aujourd’hui, sous étiquette Litige, le duo propose des pièces qui se veulent à la fois fluides et adaptables, une caractéristique qui s’oppose à des coupes rigides et précises, un style qu’ils qualifient de “double-jeu”.
 
Voici ma petite rencontre avec des créateurs passionnés et passionnants…
 

Crédit: Katya Konioukhova
 

Tout d’abord, à qui s’adresse Litige?
Litige a une volonté inclusive. Nous ne pensons pas en termes de catégories lorsque nous créons de nouvelles pièces, tant du point de vue du genre que des gabarits. Nous avons conçu notre propre logiciel de patronage paramétrique pour pouvoir nous affranchir des systèmes de taille conventionnels. Chaque pièce est alors pensée minutieusement pour s'adapter à différents types de corps, dans une approche quasi-générique.

Pour autant, on ne souhaite pas généraliser complètement notre approche au corps, ni simplement éluder la question du genre. Litige c'est avant tout la célébration de l'individualité. Comment faire des vêtements qui s'adaptent à tous sans pour autant faire de compromis? C'est un peu cette problématique qui nous intéresse. On ne cherche donc pas à éviter les codes traditionnels. Au contraire, on essaie de jouer avec et de les utiliser de manière subversive, par exemple en proposant des robes versatiles qui s'adressent aussi aux hommes. Si on adopte une posture aussi rigide et sérieuse, c'est justement parce qu'on pense qu'il ne devrait y avoir rien de troublant dans le fait qu'un homme porte une robe.
 

Crédit: Katya Konioukhova

Comment s’est passée l’existence de Litige jusqu’à présent ? Quel est votre bilan de 2016 ? Quels sont vos faits marquants ?
 
On participe à plusieurs évènements multidisciplinaires depuis 2013, mais la marque de linge Litige existe depuis cette année seulement, avec le lancement de notre première collection officielle Escarpade. Encore tout récemment, nos vêtements ont été sollicités par l'artiste joaillère Catrie pour sa dernière séance photo.

2016, c'est donc avant tout un grand bond en avant du côté de la production et de la mise en marché. On a terminé l'année en participant à Souk@SAT aux côtés d'une centaine d'autres artistes et créateurs locaux. C'était notre objectif pour 2016 et on est ravis d'en avoir fait partie.
 

Crédit: Laurence Poirier

Votre lookbook contient du visuel très intéressant. Pouvez-vous me parler de votre esthétique?
 
Notre esthétique est plutôt minimaliste et géométrique. Elle découle directement de notre ligne de conduite méthodique et rigoureuse. Notre approche à la création est clairement influencée par nos parcours respectifs en design graphique et en génie mécanique. Nos coupes franches et précises sont en quelque sorte le point de rencontre entre l'identité graphique mise en place par l'un et les modèles mathématiques établis par l'autre. On essaie d'équilibrer le tout dans un univers à la fois joueur et strict.
 

Crédit: Litige
 

Qui sont vos modèles? Comment les avez-vous choisis?

Pour la première série photo de la collection 2016 Escarpade on a eu la chance de collaborer avec la photographe Katya Konioukhova et le modèle Kaeten Bonli. Kaeten a des traits qui correspondent particulièrement bien à l'image ambigüe que nous essayons de véhiculer, avec des caractéristiques que l'on qualifierait à la fois de masculines et féminines. Le choix des poses et du maquillage appuient aussi cette ambivalence.
 

Crédit: Katya Konioukhova
 

Pour la minisérie photo qui a suivie, nous avons fait équipe avec la photographe Stacy Lee, que nous avons transformée en modèle pour l'occasion. L'idée était qu'elle soit à la fois devant et derrière l'objectif et il en a résulté un travail à quatre mains assez intéressant. Juniper Dulse nous a également été d'une aide formidable pour le maquillage.
 

Crédit: Stacy Lee
 

Qu’est-ce qui s’en vient pour Litige en 2017?
 
Nous voulons construire petit à petit notre marque en participant à d'autres évènements locaux et développer notre visibilité auprès des montréalais(es). Avec Souk@SAT, on en était vraiment à nos premiers émois. On espère retrouver Litige dans quelques boutiques de la ville d'ici 2017 et pourquoi pas aborder une clientèle plus large, à l'étranger.
 
Aussi, nous dialoguons avec une réalisatrice française Clio Simon qui prépare en ce moment son premier long-métrage. Si tout fonctionne, Litige sera en charge de la conception des costumes. Mettre nos vêtements au service d'autres formes d'expressions en abordant différents médiums a toujours fait partie de nos priorités.

facebook / instagram / www.litige-mtl.com

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