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Juste du, notre nouveau blogue poétique-sexu préféré [NSFW]

Je défile ensuite sur le compte de @_juste_du_ et je tombe sous le charme des photos sexy, mais jamais vulgaires. Je lis les bribes de poèmes, toujours sexu et je me dis, voilà un nouveau blogue qui remplacera peut-être celui de This is better than porn, que j'aimais tant.

Il y a une sorte d'aura de mystère autour de Juste du et je me rends compte que les photos montrent toutes la même jolie fille. Il s'agirait donc d'un projet solo ? J'ose un inbox et pose quelques questions.
 

Juste du…?

 
Juste du beau, juste du sexy, de la porn-prose non censurée. Ce sont deux filles, au début de la trentaine, à la tête de ce projet : Mireille Busque, originaire de St-George de Beauce, photographe,  l’autre, nommons-la la fille à l’ananas, montréalaise, la muse. La fille à l’ananas «va sortir de l’ombre un jour, mais pas tout de suite»m… m'apprend-t-elle.

« Le projet est né, par hasard, suite à une discussion autour d’un café. On s’est rendues compte que, malgré nos expériences et personnalités différentes (Mireille, une artiste dans l’âme, la fille à l’ananas, une intellectuelle pelleteuse de nuages assumée), on se rejoignait sur plusieurs points : on ne sait pas si on veut des enfants ; on ne veut pas de Prince charmant ; on refuse de faire semblant pour plaire. »
 
On écrit chacune nos textes, trouvant l’inspiration par nos propres expériences ou fantasmes, dépendamment de comment on feel. On est conscientes que nos styles d’écriture diffèrent, mais, pour nous, cela fait en sorte que le projet à une certaine profondeur. Mireille écrit une prose de manière très imagée, métaphorique alors que la prose de la fille à l’ananas est un peu plus directe, crue. Les textes se rejoignent parce qu’ils sont purs, bruts : on ne les retouche pas. On vomit ce que l’on pense, désir, vit chacune à notre façon. »
 

 

Une photo publiée par juste-du (@_juste_du_) le


 
« Cette question de feelings se retrouve aussi dans nos photos. L’expression visuelle prime sur la préparation, la technique, la lumière artificielle et les retouches plastique. On rejette tous standards et artifices. On utilise juste du vrai : ce sont les matériaux, la lumière, l’ambiance et les lieux qui nous guident… On a beau avoir des idées et accessoires, ils prennent le bord. On est deux filles un peu perdues, sans cadre, qui performent on the spot. 
 
L’intention du projet est de percevoir la sexualité des femmes par des femmes et de déconstruire les idées préconçues populaires dans l’imagine collectif : une femme qui couche le premier soir est une fille facile, sinon elle est prude ; une fille avec des tatous est wilde et donc ouverte à faire de l’anal ; une fille avec une petite jupe pis une camisole doit nécessairement être bien sage, etc. (on souligne que ces commentaires sont bel et bien issus de nos expériences personnelles, malheureusement).  Bref, on veut essayer, dans la mesure du possible, de déconstruire le «slut shaming» qui flotte dans notre société, expliquent les deux fondatrices. 
 
On est conscientes que nos photos font preuve de nudité, mais on ne traite pas le corps de la femme comme un objet, mais comme un sujet : sujet d’expériences, sujet de pouvoir, sujet de discipline. On se considère comme agente de notre corps et de notre sexualité ; ce n’est pas notre corps et/ou notre sexualité qui nous définit, mais bien nous qui les définissons. Le fait d’exhiber notre corps ne fait pas nous de mauvaises filles comme le fait de le préserver ferait de nous de meilleures blondes. Concrètement, on refuse la triade vierge/bonne mère/putain. Pour nous, les femmes ont une sexualité qui leur correspond point. Anais Nin résume bien ce qu’on essaie de montrer :
« I will always be the virgin prostitute, the perverse angel, the two-faced sinister and  saintly woman»
 
On est également conscientes qu’on est deux filles dans la trentaine, éduquées, blanches, hétérosexuelles et venant de la classe moyenne et que la sexualité qu’on expose ne correspond pas à toutes les femmes. Le projet est à son esquisse préliminaire, mais il veut donner l’opportunité à d’autres femmes différentes  de nous (par leur orientation sexuelle, leur âge, leur classe sociale, leur origine ethnique, leur handicape, etc.) de donner voix à leur sexualité. 
 
Bien qu’on soit deux aux commandes de ce laboratoire, des collaborations ponctuelles émergeront. »

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