Aller au contenu
Les FrancoFolies 2016, une véritable piste de danse à ciel ouvert
Crédit: Frédéric Ménard Aubin

Comme chaque année, Montréal -40 renaît lors du premier concert des FrancosFolies. C’est un classique et c’est bien l’événement qui lance la saison estivale en plus de dizaine d’autres festivals qui ont lieu en même temps. 

Pour ceux et celles qui ont fait le choix des Francos, ils ont eu droit à toute une semaine sur les scènes extérieures et intérieures. Laurent Saulnier, vice-président à la programmation et production de l'Équipe Spectra des FrancoFolies de Montréal, nous avait promis des shows inédits et uniques chaque soir. C’était le mandat donné aux artistes et à mon avis, le pari est réussi. 

Pierre LapointeAriane MoffatDumasGalaxie et Marie-Pier Arthur, pour ne nommer qu’eux, ont livré la marchandise devant ces quelques milliers de personnes réunies à cette innovante place des festivals.
 

Les FrancoFolies en franglais

Tout a réellement débuté  le 9 juin, place des festivals, avec une programmation audacieuse pour l'ouverture des FrancoFolies : du rap, mais du rap en franglais. Eh oui, après tant d'années à être boudée et mis un peu au rancart, on sort l'audace et on met tous les mauvais garçons du hip-hop québécois de l'heure : l'excellent trio père-fils de Brown, les pères du post-hip-hop bas-canadien de Alaclair Ensemble, les déchainés et effrénés Dead Obies qui ont offert le plus grand party vu sur la moyenne scène extérieure des Francos, puis les derniers mauvais garçons de Loud Lary Ajust, quant à eux, ont offert une mince performance suite aux Deads Obies.

10 ans de Forêt des mal-aimés

Les Francos ont poursuivi sur un brin de nostalgie avec Pierre Lapointe qui devait chanter que des chansons ne datant pas plus que la fin de la tournée des mal-aimés. C’était la règle. 10 ans plus tard, sa musique reste actuelle. Le spectacle était tout simplement beau. Beau, parce qu’il retrouvait ses musiciens qui ont maintenant leur propre carrière comme Philippe B. Ce fut un moment empreint d'émotions pour le chanteur qui travaille présentement sur son nouveau projet Amours, délices et orgues, un spectacle avec l’OSM qui risque déjà de marquer l’imaginaire.
 

Dumas et la fièvre du mardi soir

Dumas voulait faire danser les festivaliers avec ses plus grands succès remixés dans un style nu-disco. Le bassiste et beat-maker de la soirée, Jonathan Dauphinai (Ariane Moffat) a assuré le côté groovy de la soirée. Toujours plus difficile de faire bouger les festivaliers un mardi soir, mais avec Dumas, la « fièvre du mardi soir » était bien présente. Déjà que les versions originales de Alors Alors ou encore Ne me dis pas se dansent facilement dans un salon, les versions discos étaient un pur délice. J'ai remarqué quelques problèmes de sons, mais rien de majeur.
 

Ariane Moffat et son touchant hommage à la tuerie d’Orlando

La semaine a pris une autre tournure après la tragique tuerie à Orlando du 12 juin. La veille de son spectacle, Ariane Moffat annonçait sur sa page Facebook qu’elle dédiait son spectacle à toutes les personnes touchées de près ou de loin et invitait toute la communauté LGBTQ à y assister. 

Arrivée sur scène, quelques drapeaux de la Fierté LGBTQ flottaient dans les airs. Tout le monde attendait la chanson Les tireurs fous, une triste pièce dont elle a malheureusement eu trop d’occasions pour la chanter depuis la sortie de son plus récent album 22h22. Un silence chargé en émotion s’est installé sur la place des festivals avant de revenir avec ses pièces plus dansantes en ajoutant le sourire sur les visages aux yeux larmoyants des spectateurs. 

Pour avoir vu son spectacle à Osheaga ainsi qu’au Festival de musique émergente en Abitibi, rien n’avait véritablement changé dans son set. Ma seule déception.
 

Galaxie et Marie-Pierre Arthur, la belle bipolarité sur scène

Olivier Langevin, l’éternel ado hyperactif au côté de la souriante et délicate Marie-Pierre Arthur, quel duo bipolaire parfait. Mon coup de coeur des Francos! On ne pouvait pas voir une Marie-Pierre Arthur plus rock que ça et le tout fonctionnaient à merveille. Un rencontre comme il s'en fait peu. On voyait sur scène une vieille bande d’amis qui se retrouvait après plusieurs années et prête à faire tous les mauvais coups. Une belle complicité sur scène qui donnait le goût de faire partie de la bande et de chiller avec eux. 

Moment cute : un enfant qui monte sur scène, maracas à la main, a ajouté à l’esprit de famille qui planait tout au long du show. Des spectacles comme ceux-là, on en veut plus! 

Selon les FrancoFolies, ce fut la meilleure édition à ce jour. Mission accomplie de Laurent Saulnier et toute son équipe encore une fois. 

​Une grande messe francophone comme il s’en fait rarement ailleurs! 
 

Plus de contenu