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Bar Henrietta, d’une déception à une autre
Crédit: Bar Henrietta // Facebook

Au cours des dernières années, nous avons pu assister à la démultiplication de petits endroits chaleureux conçus pour prendre un verre et partager quelques bouchées entre amis. Pour n’en nommer que quelques-uns, je pense au Café Parvis, au Furco, au Rouge Gorge, au Hambar, à Mimi la nuit, au Colonel Moutarde, au Palco et surtout à la Buvette chez Simone, qui demeure selon moi LA référence en la matière.

Il y a quelques mois, j’étais allé faire un tour au Bar Henrietta, sur l’avenue Laurier, tout juste après son ouverture. Situé sur les lieux de l’ancien Baldwin Barmacie, l’endroit était plein et animé. Je me souviens précisément que le décor était très chaleureux, mais que les cocktails étaient bien, sans plus… Nous n’avions rien pris à manger, mais le menu me semblait limité.
 

Crédits : Bar Henrietta // Facebook

Cette semaine, avec les amis, j’y suis retourné, désirant redécouvrir l'endroit et le menu plus à fond. Il y avait deux heures d’attente à la Buvette (of course), alors nous avons pris le chemin d’Henrietta qui, nous avait-on dit, avait installé une bien belle terrasse pour accueillir le printemps. De nature, je ne suis pas méchant et je trouve toujours du positif dans les endroits que je fréquente dans notre ville parfaite. D’ailleurs, je l’ai écrit plusieurs fois sur le présent blogue, je crois qu’il est essentiel d’encourager les entrepreneurs des établissements d’ici, qui prennent des risques d’affaires et qui méritent notre appui. Cependant, au cours de la soirée, j’avais mal à mon Montréal intérieur…

Le service était honnête et le goût des plats était bien. Ce sont là les seuls points positifs de mon expérience complète — verre et bouffe — du Bar Henrietta. De nombreux articles, de La Presse à Tastet en passant par Nightlife, ont vanté la bouffe de ce jeune bar. Honnêtement, je ne comprends pas pourquoi.

D’emblée, les matériaux et la conception de la terrasse étaient douteux. L’accès aux places assises était parfait (nous n’étions pas du tout coincés), mais le mobilier en plywood était d’un inconfort gênant.

Les verres étaient minuscules, mais les prix étaient équivalents, voire légèrement supérieurs à ceux des établissements comparables. Au fil de la soirée, nous avons même décidé de commander une bouteille de vin, en soulignant (à la blague, mais tout de même !) que nous étions alors certains de nous faire servir 750 millilitres de vin et pas moins. C’est tout dire.
 

Crédits : segochato // Instagram

Côté bouffe, j’ai compris que chez Henrietta, on avait choisi de respecter le concept de bouchées au pied de la lettre… Effectivement, en une bouchée, c’était réglé. Les portions étaient petites, pour des prix semblables à ce qu’on retrouve ailleurs encore une fois. La qualité des plats était définitivement au rendez-vous, mais ces derniers étaient présentés avec une facilité un peu désarmante : en fait, la nourriture était essentiellement déposée dans les assiettes ou, wow, dans une petite canne de sardines pour faire hip. C’est tout.

Je veux bien croire qu’en termes de présentation, on verse aujourd’hui dans la sobriété, mais c’est quand même plaisant de sentir qu’il y a des efforts. D’ailleurs, à la simple lecture du menu, en début de soirée, on s’est regardés et on a souri un peu : popcorn au fromage, citron et piment, jambon cru, batata gratinée, laitue à la crème, thon blanc cru, pois chiches et concombre au féta, saucisse rôtie, etc. On a laissé la chance au coureur, mais cette facilité s’est concrétisée sur la table également.
 

Source : @paullabonte

Au fil de la soirée, tout en restant respectueux comme toujours, je pense qu’on a été un peu lourds côté chialage, moi le premier. Mais sincèrement, je suis persuadé qu’on peut faire mieux chez Henrietta. Nous étions unanimes autour de la table : on a trouvé ça ordinaire et c'était plutôt dispendieux.

L'été est à nos portes et cette approche de 4 à 7 entre amis, bouchées et verre à la main, ça marche très fort à Montréal. Toutefois, en restauration comme en business en général, c’est pas parce que ça fonctionne qu’on doit se conforter là-dedans…

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