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L’artiste peintre LeBicar vous fait passer par sa «Transition»
Crédit: Phil Bernard

Travail de journaliste à temps plein, projets personnels en musique à côté, la vie de couple, les partys entre copains…

J’allais rencontrer l’artiste peintre LeBicar ce matin-là au Cafellini sur Beaubien avec une nuée de coups de pinceau en toile abstraite à la place du cerveau.

Je voyais ses lèvres bouger, je l’entendais, je répondais, mais mon oreille interne ne traduisait la conversation que comme un tintement d’acouphène indifférent au tapage ambiant.

Puis, la voix de David Bicari a soudainement résonné en solo.

«Le titre de mon exposition, c’est Transition. Deux personnages reviennent dans l'oeuvre : l’adolescent skater qui ne veut pas vraiment vieillir et le professionnel, futur parent. Ces deux personnages sont en confrontation en moi ces dernières années.»

En plein dans le mille. J’ai toujours su que je n’étais pas seul à suffoquer et à m’assourdir dans une sorte de crise identitaire de la mi-vingtaine, mais LeBicar m’a conscientisé.

D'un mode de vie à l'autre

L’artiste poids lourd a passé à travers un processus d’introspection ces deux dernières années et, pour vous et moi, le présentera dans son exposition Transition à la galerie OTH sur Ste-Catherine entre Stanley et Drummond, à compter du mercredi 18 mai.

«J’ai travaillé comme illustrateur et graphiste pigiste avant de décrocher un emploi d’intervenant avec des adolescents de 12 à 17 ans, il y a deux ans. Une job steady de 35 heures. Quand j’ai transféré d’un mode de vie à l’autre, j’ai trouvé ça vraiment tough», m’a raconté David Bicari au café. Même assis, il devait avoir deux têtes de plus que moi.»

«L’œuvre est très introspective, mais en parlant à mon entourage, je me suis rendu compte que ça collait à plusieurs personnes. Ne pas vouloir lâcher le party, mais vouloir être sérieux avec des flos en même temps sans en manquer une… C’est un chamboulement qu’on a tous dans notre tranche d’âge, je ne sais pas pourquoi.»

«C’est une sorte de malaise intérieur, à la recherche de nos priorités.»
 

Le pattern des vagues

Transition mettra en vedette ces deux personnages qu’a identifiés David Bicari. Au lieu de les opposer, il les a réconciliés dans son œuvre – et dans sa tête. Vous vous reconnaîtrez peut-être dans son alter ego, LeBicar, un visage esquissé en un seul coup de crayon criblé de vagues linéaires; un personnage qui s’efforce de rester droit et impassible malgré le flot ininterrompu de tribulations intestines.

«J’appelle ça le pattern des vagues. Dans d’autres œuvres, j’ai souvent utilisé la métaphore de l’océan où je plaçais un navire qui me représentait ou qui représentait des amis. Les vagues ne sont pas contrôlables, elles vont et viennent.

«Tout ce qu’on peut faire, c’est naviguer sur elles. Les mêmes vagues sont dans notre tête et notre corps. Notre intérieur est toujours en mouvement, même si à l’extérieur, on ressemble à un long fleuve tranquille.»
 

L’exposition n’est intentionnellement pas «finie», si l’on peut dire. Vous retrouverez des sculptures en progression et des portraits créées à partir de coups de crayons spontanés dans des installations épurées. Les visiteurs qui entreront dans la galerie OTH pénétreront dans l’œuvre au lieu d’observer individuellement les pièces de l’artiste LeBicar.

Une douzaine d’œuvres seront présentées, toutes à vendre. Une projection en animation 3D conçue en collaboration avec Fvckrender prendra l’affiche. Lors de l’exposition, on pourra aussi retrouver de la merch Le Bicar à vendre (t-shirts, porte-clé, ect) réalisée en collaboration avec Beans and Bacon et la maison de création L’Appartelier.

On s’attend à une salle comble pour le vernissage du 18 mai et, par la suite, Transition sera ouverte de 13h à 21h du 19 au 21 mai. Entrée gratuite.

www.LeBicar.com
Instagram : @lebicar

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