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Si j’étais une femme…

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Si j’étais une femme…
Crédit: Facebook London Grammar

M’est venue une idée complètement fuckée. Je vous le dis d'avance.
 

Au moment d’écrire ces lignes, je pourrais difficilement correspondre davantage au stéréotype du mâle homo sapiens vulgaris.

Je suis couché et ma vue porte sur une montagne de linge sale. Une Sleeman déposée sur la base de mon lit, je suis emmitouflé dans ma couette, mon portable sur les cuisses. Les touches du clavier crissent tandis que je tape; c’est le son de miettes sans âge abandonnées au terme d’un repas anonyme. Des toasts au beurre de peanut, sûrement.

Ce soir, j’aimerais être une femme. Ne serait-ce que cinq minutes. Histoire d'avoir de l'allure un peu.

Je ne parle pas du jeu de me glisser dans les talons hauts de ma mère, comme un enfant par un pluvieux dimanche d’ennui.

Non, ce soir, j’ai regroupé les cinq noms qui, par le biais du processus aussi aléatoire que mystique de circulation synaptique d’information dans mon cerveau, me viennent automatiquement en tête quand je pense à l’inspiration, à la grandeur féminine.

5. HANNAH REID

Flickers joue dans mes oreilles présentement. You can hope for a life that is calm / But come in time, you’re gonna pick up one that feels a little hard.

J’ai découvert London Grammar quand ma vie était rose. La voix de Hannah Reid m’a enrobé dans un voile de sérénité quand j’ai souffert. Aujourd’hui, j’écoute ce fleuve tranquille de sonorité veloutée autant en temps de bonheur ou d’angoisse que de calme plat.

Si j’étais Hannah Reid, je me bercerais moi-même, à ce moment précis, pour combattre l’insomnie :

4. MICHELLE OBAMA

Quand je lis le nom de Michelle Obama, je ne lis pas Barack Obama, je ne ressens pas de la puissance déférée par lien conjugal; ce sont les silhouettes de l’inspiration et de la générosité  qui s’esquissent à l’intérieur de mon petit crâne.

Son propos me prie de cesser de courir après des idéaux frivoles comme la richesse, la récompense, les apparences…

Si j’étais Michelle Obama, je brasserais ma propre cage, je me haranguerais. «Retrousse tes manches», m’ordonnerais-je :

3. NATALIE PORTMAN

La résilience de Léon. L’innocence adolescente, la folie insidieuse et la grâce de Black Swan.  Le sentiment d’appartenance de V for Vendetta.

Natalie Portman, c’est tout à la fois. Lors de fugaces instants d’égarement, elle me laisse imaginer ces mondes parallèles où je me permets d’abattre les contraintes de la réalité.

Si j’étais Natalie Portman, je parlerais quatre langues, dont l'hébreu, le français et le japonais, et j'aurais un Bac de Harvard en psychologie, mais je jouerais surtout dans Star Wars :

2. INGRID BETANCOURT

Combien sommes-nous ici à avoir vécu et vaincu la souffrance? À avoir vu le visage du mal incarné? À avoir enduré l’ignominie?

Enlevée par des terroristes en pleine campagne électorale lors de pourparlers de paix, Ingrid Betancourt a été violentée, violée; a pataugé dans la fatigue, la famine et le vide paradoxalement si dense de la jungle colombienne pendant plus de six ans. Qu’importe de s’abreuvoir de ses messages d’espoir ou de décrier son snobisme (injustement fabriqué par la croyance populaire?) …

Si j’étais Ingrid Betancourt, je connaîtrais la douleur, la vraie. Et je survivrais :

1. MARIE-PHILIP POULIN

Comme tant de petits gars québécois, j’ai si souvent désiré si fort de devenir l’idole de tous : une vedette des Canadiens de Montréal.

J’ai piqué des crises quand on m’a retranché du double-lettres, pleuré quand j’ai perdu des finales de tournois à Repentigny, à Sorel, à Lachute… Marie-Philip Poulin, elle, a créé l’égalité dans la dernière minute de jeu et marqué le but gagnant en prolongation pour donner la médaille d’or au Canada contre les États-Unis aux Jeux olympiques de Sotchi, en 2014.

Si j’étais Marie-Philip Poulin, je gagnerais :

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