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2 minutes avec Julia de Vette, propriétaire-restauratrice du St-Laurent café
Crédit: Saint-Laurent Café

Le Saint-Laurent Café propose une bouffe et une ambiance toutes désignées pour flâner durant les journées froides d’hiver. Situé dans le vieux Boucherville (oui, la même banlieue que le Ikea), le café-boutique est ouvert depuis mai 2015. J’y suis allé avec Dulcinée et un couple d’amis et on a tripé sur l'ambiance! On se sent dans un cocon façon 2.0, dans la personnalisation du lieu (décor vintage), dans le marketing technologique (superbe compte Instagram et Facebook), dans l’amour du fait main et dans la qualité des choix de produits. On pourrait facilement s'imaginer être dans le Mile-End. On est loin de la froideur calculé des chaînes de resto ou de café. 

On y a oublié le rythme accéléré de la grande ville le temps d’un après-midi, même si on n’était qu’à quelques minutes du tunnel. Je me sentais tellement loin de Montréal : ça a fait du bien. On va y retourner prochainement pour prendre un panier et pique-niquer sur le bord du fleuve, à 150 mètres du café (la formule est offerte l'été)!

Le Saint-Laurent Café est le fruit des démarches de Julia de Vette, 22 ans. Celle-ci a eu la gentillesse de répondre à mes questions, même du fin fond de son voyage au Vietnam. En plus, elle n'a même pas fait de fautes, ben pas trop. À chacun son métier. #séduitparlagrammaire

Julia, pourquoi tu t’es lancée en affaires?​

J'ai toujours eu le besoin d'entreprendre des projets, de me démarquer, et travailler d’arrache-pied ne me fait pas peur. Au contraire, lorsque j'en suis à constater les résultats de mes efforts, je me sens valorisée. Avec le projet du café, il n'y a pas une journée où je ne me suis pas sentie à la bonne place au bon moment. Un sentiment que mes études à l'université ne me procuraient pas.

Pourquoi un café boutique? Comment choisissez-vous les produits de la boutique? 

Habitant le vieux Boucherville depuis toujours, mes parents et moi avions constaté un manque de commerce de ce genre dans le coin. Il n'y avait non seulement pas vraiment d'endroit où relaxer autour d'un bon café/chocolat chaud, ni de boutiques avec des produits québécois originaux. Nous avons tenté de recréer l'endroit, l'ambiance, le menu, le décor de nos rêves, dans un quartier que l'on connait comme le fond de notre poche et qu'on aime du fond de notre coeur. 

Tu as dû vivre des moments de bonheur, impossibles sans quelques prises de risques? 

Sincèrement, le projet en soi était un sacré risque! Comme il n'y a jamais rien eu de tel dans le quartier auparavant, nous n'avions pas la moindre idée si le café allait être un succès… Ou un échec! Nous avions constaté un manque, mais était-ce un besoin? 

Nous avons tout de même mis toutes nos énergies dans le projet, parce que nous y croyions vraiment. Aujourd'hui, quelques mois après l'ouverture, à chaque fois que le café est rempli d’inconnus, qui se sont déplacés, pour essayer un nouveau resto ou parce qu'ils aiment l'endroit, et non pas parce qu'ils me connaissent et veulent « m'encourager », ça me remplit le coeur de bonheur et de fierté. 
 

Comment as-tu rencontré tes collaborateurs? 

Ma mère, étant à la tête d'une entreprise spécialisée en emballages alimentaires, connaissait différents fournisseurs potentiels. Pour le café, c'est ma soeur qui avait un contact de feu, ayant travaillé plusieurs mois dans la meilleure brûlerie de Sherbrooke, FARO. Valérie, la gérante, nous a extrêmement éclairés tout au long du processus.

Et comment se passe l’implication de ta famille dans le projet? 

Ma mère m'apporte beaucoup avec son expérience en gestion d'entreprise. Je ne prends presque jamais de décision sans la consulter. Mon père, quant à lui, m'aide avec les aspects plus techniques, c’est mon homme à tout faire… Et aussi mon meilleur client! Finalement, ma soeur m'a plutôt aidée du côté service à la clientèle, avec son expérience de barista. Avec elle dans mon équipe, il n'y a jamais de problèmes impossibles à résoudre.

Comment avez-vous décidé du menu? 

Nous voulions un menu à la fois simple et réconfortant, tout en ayant un concept original, et facile à réaliser, puisque nous n'avions aucune expérience en cuisine. C’est pour cela que nous avons penché pour les grilled cheese. Toujours bons, faciles à préparer, et surtout, à réinventer! Jérémie Marcille, le chef du restaurant le Dur à Cuire, nous a aidés avec les recettes et les idées. 

Il nous fallait aussi des options plus santé et c'est sur Pinterest que j'ai trouvé l'inspiration pour les smoothies! Pour les choix de bouffe végétalienne, c'est Caroline Pomerleau, de Farines etc. qui nous a donné un beau coup de pouce! Au niveau des produits locaux, nous faisons affaire avec deux entreprises locales pour les pains et les viennoiseries : Les Enfarinés et L'Amour du pain. Nos fromages sont pour la plupart des fromages d'ici, tout comme nos autres produits laitiers. Enfin, notre café est torréfié à Sherbrooke!

Comment choisissez-vous les produits de la boutique?

Nous avons choisi les produits selon nos coups de coeur! Avant l'ouverture, c'est plutôt moi qui approchais les fournisseurs, des jeunes artistes/entrepreneurs que je trouvais sur Instagram, pour la plupart! Depuis l'ouverture, c'est plutôt l'inverse, je me fais beaucoup plus approcher! Ce sont toujours de belles rencontres qui mènent souvent à de belles collaborations!

Et pourquoi les bières de Brasseurs du monde?

Nous nous sommes fait conseiller par un ami de la famille qui connait bien la compagnie. Un représentant nous a conviés à une dégustation de bières quelques semaines avant l'ouverture et j'ai eu un gros coup de coeur. Les Brasseurs du Monde offrent vraiment un beau choix de produits, tous différents, et d'une grande qualité. Les gens qui y travaillent sont aussi visiblement passionnés et dévoués à leurs clients, ils offrent un très bon service. Et en plus, on encourage une entreprise locale, puisqu'ils sont basés à Saint-Hyacinthe!

Quelle a été votre plus grande surprise? 

Je crois que ce sont les difficultés que nous avons eues à obtenir des permis. Que ce soit auprès de la ville pour les travaux de rénovation ou encore avec le gouvernement pour le permis d'alcool, jamais nous n'aurions pensé que ce serait autant de complications inutiles et d'efforts investis pour des demandes aussi simples. Souvent, le processus s'éternisait sur des semaines et des mois entiers, même si nous étions toujours d’avance. J'envoie de la patience à tous ceux qui passeront par le même chemin! 

D’où vient l’idée derrière le nom? 

Pour plusieurs raisons, le St-Laurent café boutique a été baptisé en l'honneur de notre majestueux et riche fleuve Saint-Laurent. Entre autres, parce que mes grands-parents se sont installés sur les îles de Boucherville dès leur arrivée au Canada, suite à la Guerre. Il va sans dire que le fleuve faisait partie intégrante de leur quotidien : il devait le traverser avec leurs huit enfants plusieurs fois par jour pour qu'ils se rendent en classe. 

Le fleuve est un genre de « don génétique » pour moi, c'est pourquoi je souhaitais faire un geste concret pour le protéger. La Fondation David Suzuki était donc toute désignée. Nous sommes donc devenus partenaires en nous engageant à offrir un pourcentage de nos revenus et à promouvoir la protection de notre fleuve. Pour ce faire nous avons à l'occasion des conférenciers invités tels que la grande navigatrice Mylène Paquette ou encore le célèbre environnementaliste Karel Mayrand.

Besoin d’en savoir plus? Allez les voir!

Saint-Laurent Café-Boutique
578 Rue Saint Charles
Boucherville (QC) J4B 3N4

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