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3 séries télé essentielles à la fin de ton été
Crédit: USA Network

Il existe une tradition, en télé, voulant que les séries les plus populaires terminent leur saison au printemps, pour donner un break estival aux voraces télévores, et pour permettre aux translucides asociaux de bronzer un peu. Depuis quelques années, cependant, la qualité des séries « d'été » a drastiquement augmenté, alors n'allez pas croire que vous ne ratez rien quand vous passez vos journées à la Ronde ou étendus sur une couverture mexicaine criarde au parc Lafontaine, avec votre Nouveau Projet à portée de main. Les trois séries suivantes sont suffisantes pour justifier une disparition temporaire de votre cercle social.

MR. ROBOT | Le mercredi à 22 h sur USA et dès le 4 septembre à 22 h sur ShowCase.
Originalement un projet cinématographique cyberpunk de Sam Esmail, Mr. Robot est devenu une série (déjà renouvelée pour une 2e saison avant même d'avoir été diffusée) avec une nette affiliation à l'esprit anti-capitaliste de l'auteur américain Chuck Palahniuk dans son roman (et l'adaptation filmique) Fight Club. Même narrateur fiévreux et idéaliste, même esprit de paranoïa, et on y retrouve aussi un groupe « secret », mais plutôt que de se taper dessus, il s'agit de hackers dont le but est d'oblitérer les institutions financières américaines et d'effacer les dettes de ses citoyens.

On y fait un portrait plutôt réaliste du hacking et la consommation de drogues y prend aussi une place assez importante – bref, du gros fun.

Bien que les idées présentées y soient un peu simplistes, j'ai été énormément diverti par le personnage qu'interprète très justement Rami Malek, et on y retrouve aussi Christian Slater (!) dans le rôle de Mr. Robot, le mystérieux cerveau du groupe de hackers.

RAY DONOVAN | Le dimanche à 21 h sur Showtime
Chaque fois que je veux recommander cette série (qui en est à sa troisième saison) à quelqu'un, j'ai du mal à la décrire avec justesse. Une série policière? Un peu. Un drame familial? Oui. Un portrait tordu d'Hollywood? Tout à fait. On y examine les tourments de Ray Donovan (Liev Schreiber), le seul enfant « fonctionnel » d'une famille irlandaise de Boston, dont le patriarche Mickey (magistral Jon Voight, qui a d'ailleurs gagné un Golden Globe en 2014 pour ce rôle) est un manipulateur égoïste partiellement responsable pour le peu d'aptitudes sociales de ses deux autres fils. Ray le lui rappelle d'ailleurs souvent: « Everything you touch turns to shit. »

Ray Donovan est un parfait représentant du « strong, silent type » hollywoodien, n'hésitant aucunement à avoir recours à la violence pour arriver à ses fins et c'est la seule chose que je pourrais reprocher à la série : on y banalise presque l'intimidation. Mais comme dans n'importe quel film de gangsters, c'est ce qui fait qu'on a envie d'y revenir, semaine après semaine.

HANNIBAL | Le samedi à 22 h sur NBC
Aussi dans sa troisième saison,et possiblement la dernière, car NBC viennent de tirer la plogue et le showrunner Bryan Fuller n'a pas encore trouvé un autre réseau pour l'héberger. C'est déjà presque un miracle qu'un produit aussi métaphysique, à propos d'un dandy cannibale, ait duré aussi longtemps sur un réseau aussi « populiste ». Car Hannibal ne fait pas dans la dentelle, présentant de façon très graphique les meurtres du psychologue sociopathe, qui aime bien transformer ses scènes de crime en oeuvres d'art.

Se voulant un prologue à Silence of the Lambs, la série présente un Hannibal Lecter (incroyable Mads Mikkelsen) amateur de fine cuisine et de Dante, avant que ses carnages ne soient de notoriété publique. Il assiste le FBI dans quelques enquêtes, développant une amitié avec Will Graham (Hugh Dancy) et Jack Crawford (Laurence Fishburne), et ces derniers mettront un temps fou à faire le lien entre le fameux Chesapeake Ripper, qui leur échappe constamment, et leur nouvel ami toujours impeccablement habillé.

Malgré des dialogues parfois un peu lourds et l'accent pas toujours évident de Mikkelsen, Hannibal est un rêve fiévreux plein d'images marquantes, un long délire piloté expertement par Fuller, un régal pour l'esprit et les yeux. On y croise aussi des grosses pointures telles que Gillian Anderson, Michael Pitt et la québécoise Caroline Dhavernas, et croisons les doigts pour qu'un service de streaming tel que Netflix sauve l'entreprise pour encore quelques saisons.

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